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Le monde est grand, la vie est courte !!!
28 décembre 2008

Chronique d'un esclave...

Pour comprendre un drogué, goûtons à la même merde que lui...

Je me doutais bien que c'était agréable. Pourquoi tant de gens s'en seraient rendus esclaves si ça n'apportait aucune satisfaction ?
Ces derniers jours, j'ai eu l'occasion de goûter à une sensation étrange. Qui m'apportait du plaisir immédiat. Mais ne m'a pas rendu plus heureux pour autant. Alors pourquoi l'avoir fait ? C'est mon sujet de méditation du moment...

C'était un bel après-midi. Je rentrais du travail, et je lisais tranquillement. Le téléphone a sonné. Ayant décidé de râter l'appel, j'ai ensuite écouté le répondeur. On m'en proposait... Un contact que je me suis fait dans mes journées de galère au début de Val Thorens. Pour 4 heures de travail dans les cuisines d'un hôtel, j'en avais. Si j'étais d'accord, je n'avais qu'à rappeler. Je n'en avais pas besoin. C'est pourquoi j'ai hésité au début... Et puis j'était fatigué, je n'avais pas dormi depuis 36 heures, on était le jour de Noël. Mais la décision s'est prise toute seule. Sans trop reflechir, comme guidé par des mécanismes, je me suis présenté à l'hôtel en question. C'était enfin convenu. Si je me présentais le soir-même à 19h, à l'issue de mes 4 heures de labeur, j'en aurais.

Les 4 heures ont passé. Rapidement... L'esprit dans les nuages, le corps guidé par des inctincts de travail non-intellectuel. Une fois la mission terminée, je me suis présenté à l'accueil, pour obtenir ma part du deal. Mon contact était satisfait. "Demain, t'es disponible ?"

Le soir-même, je me suis endormi en moins de dix secondes, fatigué de ma nuit blanche, de la journée de travail qui avait suivie, et de mon travail supplémentaire. Je l'avais dans la poche. Je ne m'en étais même pas servi...

Au réveil, j'étais encore fatigué. Une légère grippe ne facilitait pas la chose. La journée de travail a été difficile, la fièvre s'aggravant au fur et à mesure de la journée. J'attendais avec impatience la libération que beacoup de monde attend : la fin du travail !!! Mais sitôt cette journée terminée, il fallait enchaîner encore 4 heures de labeur, 4 heures de plonge dans cet hôtel. Il y en a des boulots difficiles... Celui-là en fait partie. Frotter, se mécaniser, agir à une vitesse infernale... Alors pourquoi faire ça ? Parce que c'était prévu : si je le faisais, j'en aurais encore ! Encore un peu plus... Aller au bowling avec des amis ? Non, plus tard, ce soir je dois y aller. Se reposer ? Après tout, je suis malade... non, il m'en faut. J'en ai mais il m'en faut plus, en prévision, pour plus tard...

Ce jeu a duré plusieurs jours. Les journées suivantes ont été rythmées de cette manière, le réveil, le travail, le sommeil. Au sens propre. Les seules minutes qui me restaient pour moi étaient celles du matin sur le télésiège en allant à mon premier travail, et le soir sur mes skis pour aller à mon deuxième travail. Une demi-heure au maximum. La grippe ne partait pas. Les médicaments que je prenais la masquait mais elle se vengeait dès que la tension baissait un peu. La journée je me fatiguais, la nuit je galérais...

Mais j'en ai eu... Pour beaucoup d'autres choses j'aurais écouté mon corps, j'aurais pris en compte ma fatigue. Pour beaucoup d'autres choses j'aurais été flemmard... Mais pour ça, j'étais prêt à faire beaucoup. Et puis je me sentais courageux, épaté moi-même de la tonne de travail que j'étais capable d'abattre en une journée, de la fatigue que j'étais capable d'endurer. "C'est bien mec, t'es un homme, un vrai !"

Je n'ai jamais été aussi faible...

J'ai accepté de faire disparaître du temps de liberté, du temps de Vie pour en avoir. Oubliant les amis, les promenades, toutes ces choses qui font la beauté de la Vie, je m'étais enfermé dans ma course à l'efficacité, à la rentabilité...

Rien de grave, heureusement, reflechir apporte le recul qu'il faut dans toutes les situations. Je veillerais à modérer mon comportement à l'avenir. C'est promis, je ne vais pas tomber dedans ! Mais je me rends compte qu'il n'y a aucune fierté à tirer de ce genre d'agissements : ces heures de vie que j'ai fait disparaître avaient un prix : 10 euros. Car oui, quelque chose me fait pitié dans tout ça... Je vous parle effectivement de drogue... Peut-être la pire qui soit... Fouillez dans vos poches, il y a de grandes chances que vous en ayez aussi... Si ce n'est pas le cas, appelez votre banquier, peut-être que lui pourra vous en procurer...

22h30, cybercafé de Val Thorens


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